Créé le 21 novembre 1921,
le couvent des Petites Sœurs de l’Assomption était situé dans un immeuble au 36 bis rue du Château.
Lundi 20 mai 1940, Mère Marie Lucie, supérieure du Couvent, reçoit un télégramme de Paris lui annonçant l’arrivée le même jour de dix novices et une professe évacuées de la Maison-Mère. Brest paraît être encore à cette date une ville intouchable … Fin juillet, ces pensionnaires imprévues retourneront à Paris où la situation semble se normaliser depuis l’armistice du 22 juin.
Fin juin 1940, le couvent est au complet avec trois autres religieuses arrivées début mai. La communauté compte alors 25 personnes.
Printemps 1941, les bombardements s’intensifient sur le centre-ville et les destructions se rapprochent du couvent. Les sœurs ne sont plus que huit, le 3 avril quand une bombe de forte puissance crée un cratère dans le jardin et ébranle fortement l’immeuble. Elles trouveront refuge pendant l’été à Bohars (29) dans la propriété de l’Amiral Excelmans. Une grande partie du matériel du couvent avait été entreposée à Kerandraon en Saint-Pol de Léon (29).
Commence alors les trajets réguliers de 8 kms pour, chaque jour, se rendre à Brest. Les vélos sont d’un grand secours pour certaines. En Octobre 1942, lors de leur retraite annuelle, le Père prédicateur en avait même profité pour bénir les bicyclettes parées de fleurs et de rubans.
Octobre 1943, Mère Marie Lucie est remplacée par Mère Marie André du Christ (déjà présente à Brest de 09/1928 à 09/1934) et les sœurs reviennent à Brest et tentent de “survivre” dans les décombres. L’abri tout neuf et tout proche de la Place Wilson les accueille et les rassure pour quelques temps.
Été 1944, la communauté était encore composée de huit religieuses bien décidées à rester là, pendant le siège, ayant refusé d’être évacuées, “parce qu’il y avait des misères à soulager”.
Le 14 août , elles participent de toutes leurs forces à l’ultime évacuation de la population et des malades.
Réfugiées dans l’abri, jour et nuit, depuis le 6 septembre en raison de la destruction de leur immeuble, elles ont toutes été victimes de l’explosion dans l’alvéole qui leur était réservée ou, pour certaines, parmi leurs compagnons d’infortune.
Ironie du sort, la veille même, elles avaient célébré avec enthousiasme la grande fête du 8 septembre (Nativité de la Vierge Marie). Elles avaient chanté à la Messe et fait chanter la foule. Les échos du souterrain avaient retenti des louanges de Notre-Dame du Folgoët. Tout l’abri avait puisé espoir et consolation autour de l’autel improvisé. (mots de l’abbé Charles Grimaud)
Le Père Ricard, aux derniers instants, avait donné l’absolution aux croyants de l’abri.
Sources : le livre de l’Abbé Charles GRIMAUD (1874-1950)
“DANS LE FEU” (4ème édition, 1946).
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